Les balkans orientaux: Bulgarie et Serbie, 793 km du 16 au 25 Juillet

Apres un mois en Turquie, nos premiers km en Bulgarie ne sont pas vraiment depaysant. En effet, sur la route nous croisons un defile de turcs vivant en Allemagne, aux Pays-Bas ou en France rentrant au pays pour les vacances. Du coup la route est un peu chargee et nous faisons rapidement l'achat d une carte de la bulgarie pour prendre les petites routes (Google maps a deja fait ses preuves en Turquie mais les cybercafe se font rares..). Nous pouvons profiter alors de la campagne bulgare, de ses petits villages... On ne retrouve d'ailleurs pas l'ambiance des villages turcs, toujours tres vivants ou les hommes se retrouvent pour boire le tchai sur la place du village. En Bulgarie, les villages sont beaucoup plus calmes (parfois peut etre un peu trop?). Mais nous finirons par comprendre ou se cachent les bulgares par ces temperatures caniculaires : les quelques piscines en plein air que nous croisons sont noires de monde!

Ici les gens nou saluent moins spontanement, mais cela ne nous etonne pas, l'atmosphere est toujours plus froide en Europe. Mais des que nous les sollicitons, les bulgares se montrent toujours tres serviables et malgre la barriere de la langue font tout pour nous rendre service. C'est ainsi qu'une fleuriste nous enverra chez un collegue pour que nous puissons utiliser internet et que le maire d'un petit village nous passera son portable pour passer un coup de fil (avant d'appeler sa fille qui etudie a Nice pour que nous puissons parler francais avec elle!)

A Sofia nous retrouvons Eli et Sirma, 2 amies de Romain ayant etudie a Strasbourg, qui nous logent et nous font visiter la ville. Sofia est une grande capitale mais le centre est relativement petit pour pouvoir le visiter en une journee. Nos guides nous conduisent donc a travers les differentes eglises, mosquees (la ville a ete sous domination ottomane pendant pres de 500 ans), les ruines datant de l'empire romain, les sources d'eau minerale qui coule jusqu'en ville, les grand parcs, les marches etc. La ville est situee au pied des montagnes ce qui permet de s'evader facilement de l'agitation des grands boulevards. Et pour se reposer du velo ou de la marche, rien de telle que quelques specialites culinaires locales: chopska salata (salade tomate, concombre, poivron, sirene - un fromage proche de la feta), tarator (soupe au yaourt et au concombre) et quelques kebabtcheta (des boulettes de viandes). Le tout accompagne d'un verre de rakkia: si cette boisson porte le meme nom que le raki turc, elle n'a rien a voir; le raki turc est un cousin du pastis tandis que le rakkia ressemblerait plutot a une eau-de-vie.

De Sofia nous gagnons rapidement la Serbie, ou nous remarquons vite qu'ici les gens aiment le jardinage! Toutes les maisons sur le bord de la route ont des jardins nickel, tres soignés. De tous les cotes ca tond la pelouse, ca taille les rosiers et ca arrange son nain de jardin, la campagne fait plutot riche. Nous renouons aussi avec les invitations spontanées, mais ici le coca remplace le tchai! que ce soit des pompistes, des cyclistes ou meme un gars qui sortait juste d'un magasin, on a donc souvent le droit a une petite boisson rafraichissante.

En traversant cette region des balkans, nous ne savions pas trop a quoi nous attendre. A vrai dire, nous connaissions tres peu cette region pourtant proche de chez nous, c'est donc avec un oeil curieux et plein de questions en tete que nous sommes entres en Serbie. Et nous avons decouverts un pays aux campagnes riches et developpees, des villes vivantes et agreable. L'anglais est, au moins un peu, parlé par beaucoup de monde, ce qui simplifie les échanges et les habitants sont résolument tournés vers l'avenir, les sombres années 90 sont derriere maintenant ils attendent les touristes!

Apres plusieurs jours a pedaler dans une large vallee plutot plate et monotone, les reliefs commencent a s'aiguiser un peu a l'approche de la frontiere bosniaque et nous nous retrouvons rapidement dans des gorges vertigineuses et verdoyantes. Vu la verticalite des flancs de montagnes, on remercie les serbes d'avoir fait l'effort de construire des tunnels (l'Europe ca a du bon!). Et pour s'eviter des montees infernales en passant d'une vallee a l'autre, on essaie au maximum de prendre les routes qui suivent une riviere (c'est qu'on deviendrait presque faineants..). Les paysages sont tres vert, des forets de sapins aux champs de mais en passant par le vert emeraude de l'eau des lacs.

Avant d'entrer en Bosnie, nous passons par Mokra Gora, un petit village connu surtout pour etre le lieu de residence du realisateur Emir Kusturica. Il y a construit un petit village de toute piece pour son film La vie est un miracle. L'architecture traditionnelle est jolie mais c'est surtout le cadre qui rajoute au lieu: de multiples petites collines verdoyantes aux flancs raides. Impressionant. Pour notre arrivée dans cet endroit, nous sommes gratifiés d'une pluie assez exceptionnelle et trouvons refuge dans une petite chambre d'hote. Il y a quelques mois une jeune francaise y dormait, elle se rendait a Jerusalem avec un ane.. On prefere quand meme nos velos, ils sont moins tetus.