Tashkent - Bukhara : chemins de la soie, 625km du 19 au 25 Mai
Nous passerons 2 jours a Tashkent, tout juste le temps de recuperer notre visa Kazak. Nous avons deja passe pas mal de temps dans les ambassades d'Asie et on commence a etre rodé aux formalites mais l'ambassade Kazak de Tashkent arrivera a nous surprendre... Nous arrivons en effet le lundi matin une heure avant l'ouverture de la section consulaire - pensant assurer le coup - mais des gens attendent depuis 4 heures du matin!! Et bien sur en arrivant a peine une heure avant l'ouverture du bureau, nous n'avons aucune chance d'entrer pour faire notre demande de visa... Heureusement Jill et Janosh, un couple suisse rencontré la veille dans la guest house ainsi qu'un ami Coréen auront été plus matinaux que nous : nous nous joindrons a eux pour eviter de perdre une journée a Tashkent!
Meme si Tashkent n'est pas la ville revée pour passer quelques jours, notre attente sera finalement tres agréable. On passe nos journées a échanger des informations de voyage avec les autres voyageurs (dont certains a velo), autour d'un bon repas ou d'une bonne biere. L'ambiance est tres conviviale.
Dès nos visas en poche (c'est l'avant-dernier, on tient le bon bout..), nous quittons Tashkent pour aller camper en peripherie de la ville. Mais en voyant la multitude de Chaikana sur la bord de la route, on opte pour un petit laghman (bouillons avec des nouilles et quelques legumes) en esperant que l'on nous laissera dormir sur un des lits exterieurs. Et en effet la nuit arrivant, confirmant l'hospitalité locale, le proprietaire nous demande si nous souhaitons dormir ici, nous acceptons avec enthousiasme. La nuit n'est pas tres calme mais ca nous evite de chercher un coin ou mettre la tente, c'est bien pratique. Le lendemain, le reveil avec les premiers rayons de soleil nous permet de commencer la journee dans la relative fraicheur matinale.
Avec notre depart matinal, nous decidons de faire une grosse journee (nous sommes un peu presse par le visa et maintenant qu'on est dans les plaines ca devrait etre plus facile. Malheureusement, comme on a voulu prendre les petites routes, on perd pas mal de temps a demander notre chemin et sur les bouts de pistes. Nous longeons ensuite les montagnes tadjiks enneigees, c'est joli. Apres une nuit etouffante a se battre avec les moustiques, nous repartons au meme rythme avant d'etre completement rinces par une grosse averse. Le soleil revient pour nous secher avant la pause diner : le bon plov reparateur ! Ces journees nous permettent d'avancer rapidement vers Samarcande : 150 km par jours et nous voila en deux jours aux portes de la ville. Dans la chaikana Kushgar Aga vient rapidement nous voir, (professeur d'anglais a la retraite, la communication est plus facile!), et nous propose de dormir dans une annexe de sa maison. C'est avec un grand plaisir que nous acceptons. A peine installés, nous nous ecroulons rapidement, fatigués par deux longues journees de velos et les dernieres nuits ! Kushgar (qui a deja bien entame la vodka) revient bien avec 2 bouteilles de bieres mais ce ne sera pas pour ce soir... Mais on se rattrape le lendemain matin au petit dejeuner. En effet, nous sommes invites par notre hote a prendre un copieux petit-dejeuner servi au choix avec de la vodka ou de la bierre (vous l'aurez tous compris, nous prendrons la vodka, rien de mieux pour bien commencer la journée). La pluie nous pousse a prolonger le petit dejeuner une bonne partie de la matinee, mais nous nous decidons finalement a partir sous la pluie pour les derniers kilometres avant Samarcande.
On nous avait prevenu, Samarcande et Bukhara sont assez touristiques, avec notamment beaucoup de groupes de touristes francais. On etait donc preparé au pire et finalement, nous sommes agreablement surpris par Samracande. Certes, il y a plus de touristes qu'au Pakistan, nous entendons souvent parler francais dans la rue... mais on ne se sent pas opressés par toutes sortes de vendeurs qui cherchent a revendre leur stocks. Et puis, il faut bien avouer que le registan, meme perdu au milieu de grandes avenues reste impressionnant.
Pédaler dans le coin a l'air d'etre a la mode: dans la guest-house ou nous arrivons il y a deja 9 vélos! (mais tous vont dans l'autre sens) ce qui une fois encore nous permet de recupérer plein de petites infos pour la suite.
Samarcande, une ville-étape clé des routes de la soie, a failli passé aux oubliettes après le passage de Gengis Khan ( qui était tout de meme un bon barbare bien destructeur..). Heureusement Timur a choisi la ville pour en faire sa capitale au XIVe, qui est devenue un grand centre intellectuel et la cité au nom evocateur des féeries d'orient que l'on connait. Bien sur ensuite il y a eu le passage des communistes et les grandes rues larges, les immeubles adinistratifs cotoient les petites ruelles de la vieille ville et ses edifices majestueux. Cependant la restauration de ces monuments a été plutot bien faite et la visite de ces madrassas, mosquees et mausolées est très interessante.
De Samarcande a Bukhara, le paysage se fait de plus en plus aride le long de la route. Nous passons des champs de coton et blé à des grandes étendues d'herbe rase ou paissent quelques troupeaux. Nous pédalons maintenant sous un grand soleil et la chaleur commence a bien se faire sentir. Les Ouzbeks croisés au fil du chemin sont toujours l'occasoin d'une pause, que ce soit pour nous prendre en photo ou nous vendre un serpent.. Le soir nous retrouvons les vergers qui entourent Bukhara et campons au milieu des pruniers et abricotiers.
Contrairement a Samarcande, nous avons trouvé Bukhara gatée par le tourisme. Certes la vieille ville est tres bien conservée, et se balader entre les madrassas, et autres vieux batiments permet de bien se rendre compte de la vie et de la grandeur passée de la ville. Mais, les prix exorbitants, les vendeurs a tout les coin de rues, les rabatteurs (parlant souvent francais)... nous ont un peu refroidi. Cela étant dit, si l'on sort un peu de ce centre ville touristique, on retrouve le vrai visage ouzbek, les grands bazars remplies de femmes, les enfants curieux, les vieillard sirotant un thé a l'ombre des arbres.
Alors que nous avions initialement prévu de sortir du pays par le sud (la frontiere se trouve a qques dizaines de km) nous devons maintenant rejoindre la kazakstan a travers la quaraqalpakie, a quelques 800 km d'ici. Comme il ne nous reste que 3 jours de visas, nous optons donc pour une solution rapide stop-bus-train. La course contre la montre en direction de la frontiere commence sur le bord de la route avec notre pancarte "NUKUS" a la main. Malheureusement, l'esperience n'est pas tres concluante : les camions ne s'arretent pas, les voitures sont souvent trop petites pour transporter notre chargement et les bus touristiques en direction de Khiva nous demandent trop d'argent... Finalement, nous monterons dans un bus de touriste (mais sans touristes) en direction de Khiva. Il nous deposera a Urgench d'ou nous prendrons un bus public en direction de Konghirat. Et pour finir, nous monterons le troisieme jour dans un train en direction de Beyneu.... Apres 3 jours de transport, a caser notre chargement dans les trains et les bus plein a craquer, nous quittons l'Ouzbekistan le 29 mai, soit un jour avant l'expiration de notre visa...
Nous pouvons maintenant prendre la direction d'Aktau sur les bords de la mer Caspienne.
Centrifugal Juicer (dimanche, 05 mai 2013 08:50)
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Agnès G (lundi, 14 juin 2010 18:30)
Vous n'avez pas essayé le serpent ? Ca m'étonne !!..
Piwi (lundi, 14 juin 2010 14:42)
que de souvenirs...
merci
routedescimes (lundi, 14 juin 2010 11:48)
Et non meme pas de souvenirs.. ou alors des touts petits, un couteau par ici, un petit chapeau par la mais ca va pas plus loin. Tant pis, on reviendra pour les souvenirs!
Lotte (dimanche, 13 juin 2010 21:38)
ah, j'espère bien vous voir revenir avec le look ouzbek, c'est plutôt rigolo! il ne reste plus qu'à laisser pousser la barbe en dessous...
Une petite question qui me vient en voyant les plats exposés: est-ce que vous vous chargez quand même un peu en petits souvenirs locaux ?
bonne route, et à plus