Butwal - Mahendranagar : La plaine du Terai, 479km du 05/02 au 12/02

Notre arrivee a Butwal marque la fin des montagnes russes et le début de la plaine. Il nous reste maintenant pres de 500 km de plat ou presque avant la frontiere Indienne.

Le Terai est une région agricole tres peuplée (plus de 60% de la population du Népal) mais pourtant peu connue des touristes car loin des grandes villes et des sites de treks. Cette région tres differente du reste du Nepal, possede un poids politique important du fait de sa forte demographie et de sa proximite avec l'ogre Indien.

Au niveau de la nourriture, de petites patisseries typique du Terai et surtout de l'Inde viennent parfois agrementer les traditionnels dhalbat, et Chowmein que nous trouvons toujours jusque dans les plus petits villages. Et comme au Nepal il est servi a volonte, apres une longue journee de velo, on ne se fait pas prier pour prendre deux bonnes portions de riz : au moins on ne devrait pas trop maigrir !

 

Degustation de plat typique du Terai dans un restaurant ambulant. On ne sait pas toujours ce qu'on mange mais ca change un peu du traditionnel dalbhat.
Degustation de plat typique du Terai dans un restaurant ambulant. On ne sait pas toujours ce qu'on mange mais ca change un peu du traditionnel dalbhat.

Le Terai est sans doute le pays du vélo. Si dans les montagnes la marche reste souvent le seul moyen de locomotion possible, sur la route, nous étions régulierement accompagnés de Népalais en vélo allant a l'école, travailler dans la ville voisine, couper du bois, faire les courses etc. C'était souvent l'occasion d'une petite discussion avec toujours les meme questions :

"What's your name?"; "Which country are you from?"; "How many country do you visit?"... et puis la discussion pouvait s'engager (ou s'arreter la..). D'une maniere générale, les Népalais nous ont touchés par leur gentillesse, leur serviabilité et leur curisiosité.

Concernant les vélos justement, apres Castor c'est au tour de Pollux de casser sa chaine, et comme nous n'avons toujours pas d'outil, Romain remorque Nico jusqu'au prochain village ou des nepalais nous montreront qu'avec un marteau on peut faire plein de choses (bon, les maillons de la chaine ne bougent plus beaucoup mais il faut savoir ce que l'on veut aussi !).

Cote crevaison, alors que nous avions ete plutot epargné jusqu' ici ( une chacun pour la Russie, toute la Mongolie et ses pistes defoncées et le Tibet, c'est pas mal), Castor creve 3 fois en 2 jours, surement les soupirs de quitter les montagnes.. Enfin on est mieux a reparer ici que dans une tempete de neige, on va pas se plaindre!

Petite pause mécanique obligatoire, la deuxieme de la journée...
Petite pause mécanique obligatoire, la deuxieme de la journée...

Les petits villages isolés au fond d'une vallée ou accrochés a flanc de montagnes laissent la place a des hameaux de maisons au milieu de la savanne ou entourés de champs a perte de vue. Si certaines maisons sont en brique, un grand nombre d'habitations sont en terre cuite avec un toit en paille. Avec les couleurs ocres de la terre et des herbes jaunies, et quelques vaches maigres qui se baladent par-ci, par-la, on se croirait presqu'en afrique! Nous ne nous attendions pas du tout a ce genre de paysages.

Dans ces petits villages ou l'anglais n'est pas parlé, nos quelques phrases de népalais sont accueillis par des rires voir des questions dubitatives "vous parlez nepalais ??" "euh non juste un petit peu.." mais c'est trop tard, la ca enchaine a fond sur des longues phrases et on est completement perdus! L'illusion n'a pas duré longtemps :-) .

 

Sur la route vers la frontiere Indienne, nous avons fait une petite pause au parc national de Bardia situé a peu pres a mi-chemin entre Butwal et Mahendranagar. A partir de la route principale, treize kilometres de piste nous amenent a l'entrée du parc. Notre arrivée se fait dans un bel attroupement de rabbatteurs pour tous les lodges du village : les touristes ont déserté la région depuis la rebellion maoiste en 2006. 

Nous restons finalement 2 jours dans ce petit village au bord de la foret. Nous passons la premiere journée a flaner et a se reposer : une grosse pluie (la deuxieme seuleument depuis que nous sommes partis en vélo! ) nous empeche de mettre le nez dehors pendant une bonne partie de la journée. Le deuxieme jour, nous nous baladons dans la jungle a la recherche de la faune locale. Nous ne debusquons pas le seigneur des lieux (le tigre du bengale) mais en meme temps vu qu'on est a pied et armés qu'un d'un bout de bambou chacun c'est peut-etre pas plus mal en fin de compte! Nous apercevons en revanche un beau rhinoceros, un éléphant (bon ok il était apprivoisé et monté par un népalais pour ramener des branches au village mais quand meme..), un crocodile, des singes, des biches et des oiseaux en tout genres.

La sauvegarde d'un tel parc n'est pas aisé : le bureau du parc doit faire face aux braconniers sur plus de 800 km2 mais aussi aux villageois qui petit a petit grignotent la foret pour s'installer et cultiver la terre. Et si en plus les touristes ne viennent plus...Par exemple, la population de rhinoceros aurait diminuée de 70% au cours des 10 dernieres annees.

Un "grand cornu" dans le parc de Bardia
Un "grand cornu" dans le parc de Bardia

Les paysages sont tres variées et nous avons traversés successivement la savanne, de petits hameaux au milieu de champs de blé ou de moutarde a perte de vue, des forets sans autres habitants que des singes ou des biches pendant des dizaines de kilometres... 

Dans la plaine du Terai, les champs en terrasses typiques des montagnes népalaises ont été remplacés par de "grands" champs sur des surfaces planes. Cette région est le grenier du pays, l'agriculture y est plus facile mais le manque de moyen rend souvent les conditions de vie précaires. Les corvées quotidiennes de bois, qui sert de combustible pour la cuisine rajoutent un peu a la dureté de la vie.

Sur la piste menant au parc de Bardia. De vieux souvenirs mongoles nous viennent a l'esprit : "Comment avons nous pu tenir 1000km sur pistes en Mongolie??"
Sur la piste menant au parc de Bardia. De vieux souvenirs mongoles nous viennent a l'esprit : "Comment avons nous pu tenir 1000km sur pistes en Mongolie??"

Selon l'endroit ou nous nous trouvons quand l'astre solaire decline ( ou que nos mollets fatiguent), il n'est pas toujours facile de trouver un coin a l'écart pour planter la tente. Et quand il y a des habitations partout, on sait qu'on va devoir faire le spectacle pour la soirée! Pas forcément evident quand on a deja repondu a environ 200 bonjours d'enfant dans la journee (et ceci n'est pas une exagération :-) ) et qu'on aspire juste a un peu de calme, mais bon c'est le jeu!

Lors de notre derniere soiree, nous discussons ainsi avec quelques jeunes (nous avons planter la tente au milieu des maisons) qui nous aprennent que demain c'est Shivaraatri, une fete en l'odeur du dieu createur-destructeur Shiva. Ce jour la, apparement beaucoup de gens consomme du haschich, comme Shiva parait-il, et c'est férié dans tout le pays.

Le lendemain en effet, des grandes celebrations ont lieu dans les temples, les ecoliers font des spectacles de danses, on met des sonos ambulantes sur tracteurs, tout le monde va recevoir sa tika puis faire la fete. C'est notre dernier jour au Nepal..

Champs de blé avec en fond le début de l'Himalaya
Champs de blé avec en fond le début de l'Himalaya

La plaine du Terai etait un bastion mahoiste pendant la rebellion. Les maoistes sevissait sur les routes en installant de nombreux checkpoint. En bloquant ainsi la circulation dans le Terai, ils empechaient l'approvisionnement de Kathmandou et des autres zones montagneuses en carburant venant d'Inde et pouvait paraliser ainsi tout le pays. Cependant la frontiere ouest, vers laquelle nous nous dirigeons, est fermée aux camions et aux bus, si bien que plus on se rapproche de la frontiere, plus la circulation diminue. Au Népal, les voitures particulieres sont rares, (les gens sont en avance sur nous, adeptes du covoiturage et des transports en commun!) alors quand il n'y a plus de bus et de camions il ne reste bien que les vélos et les charettes a boeufs pour nous accompagner sur les routes. Ce n'en est pas moins agréable!

Passage de la frontiere : apres pres de 3 mois au Nepal, nous partons maintenant a la decouverte de l'Inde..
Passage de la frontiere : apres pres de 3 mois au Nepal, nous partons maintenant a la decouverte de l'Inde..
Commentaires: 6
  • #6

    Alain (vendredi, 26 février 2010 18:01)

    Salut Romain,
    Belle aventure !
    Profitez-en bien et continuez ce beau carnet de route, trés agréable à lire.
    Bravo de garder votre simplicité dans ces conditions souvent exceptionnelles.
    Alainb

  • #5

    Gaëtan C-M (lundi, 22 février 2010 15:03)

    Enfin un peu de sport et de nouvelles !
    Je commencais par croire que vous aviez abandonné...
    Aller bon courage et merci pour les news et photos.
    On attend la suite ;-)

  • #4

    bon papa bonne maman (dimanche, 21 février 2010 10:13)

    salut Nico merci pour tes dernires photos et commentaires nous esperons que j.Luc et Agnes sont bien arrives et que tu leur a fait la fete profitez bien de votre sejour avec de fabulauses photos Agnes doit nous appeler pour voir siSkype fonctionne bien appel de preference en fin de journee vers 19/20h .grosses bises a vous trois b.p b.m.

  • #3

    Magali (vendredi, 19 février 2010 15:01)

    Et bonne Saint Valentin bien sûr ;-)

    Romain, figure-toi qu'avec Julien, on va rendre visite à Ade dans 10 jours, héhé ! On pensera fort à toi
    bisous

  • #2

    Lotte (vendredi, 19 février 2010 13:16)

    Tout a fait d'accord
    Merci pour les photos et les descriptifs qui nous font voyager avec vous.
    et bonne découverte de l'Inde!

  • #1

    Flo (jeudi, 18 février 2010 19:11)

    C'est un plaisir de vous retrouver et de reprendre la lecture !
    Bonne continuation !