Gyantse - Tingri: 445 km, du 09/11 au 16/11
Apres Gyantse nous arrivons a Shigatse, la deuxieme ville du Tibet, plus calme que Lhassa et qui contrairement a cette derniere, compte encore une majorite d'habitants tibetains. Pres du temple, la ferveur des pelerins (et des habitants de la ville) nous impressionne toujours. Nous suivons le long kora qui serpente autour du temple, encadré de moulins a priere, echelonné de moines recitant des prieres, de bruloirs d'encens et de peintures de bouddhas. Cela nous permet de nous degourdir les jambes et d'avoir une belle vue sur la ville.
Sur la route apres Shigatse, nous rencontrons Paco et Alberto, 2 sympathiques espagnols qui font le meme trajet que nous. Seulement eux sont arrivé en avion de Katmandou et sont donc passé par une agence, dont le 4x4 les suit a chaque etape, ils envient un peu notre liberte pendant que nous envions leurs bagages portes par la voiture.
Sur notre chemin il y a de nombreux monasteres et nous amerions bien passer une nuit dans l'un d'entre eux pour decouvrir un peu plus la vie des moines, malheureusement ceux-ci ne parlent pas anglais et cela nous freine un peu.
Alors que nous avions eu de bons contacts avec les chinois a Pekin, au Tibet la difference est flagrante entre Hans et Tibetains. Tandis que ces derniers se montrent souvent accueillant et chaleureux, les Hans cotoyes sont tres mercantiles et ne pensent qu'a detrousser le touriste... Cela nous decoit beaucoup.
La question des relations sino-tibetaines est delicate et nous ne voulons pas tomber dans la caricature des mechants chinois contre les gentils tibetains. Cependant, durant notre court sejour nous avons pu esquisser notre propre idee. Avant la "liberation" du Tibet par les chinois (terme utilise par le gouvernement) les tibetains etaient soumis a un regime theocratique tres dur, limite esclavagiste qui se souciait peu du bien-etre de la population. Selon les termes d'un tibetain rencontre, "les gens etaient libres de travailler et prier c'est tout". Les chinois (le terme 'les chinois" doit etre traduit par " le gouvernement chinois" et non par la population qui souvent n'a rien demande) ont apporte des infrastructures, belles routes, hopitaux, ecoles, electricite. Cela a forcement des effets benefiques sur les conditions de vie de la population. Ce qui est dommage c'est que ce developpement s'accompagne d'une venue massive de Hans au Tibet, et cette venue est voulue par le gouvernement pour "occuper" le Tibet et noyer la culture locale.
C'est ce point qui est dur a accepter pour les tibetains: une occupation militaire importante, la destruction de leurs monasteres, une repression importante.
De plus, les "avancees" techniques des chinois n'ont pas que des avantages, la destruction des paysages par une sur-electrification nous a un peu choque. Ou bien la construction d'un barrage sur le lac Yamdrok-sto (le 3eme lac du Tibet) qui pourrait l'assecher en quelques decennies en sont autant d'exemple.
Quelques jours apres Shigatse, nous attaquons notre plus haut col du voyage, le Gyatso La et ses 5220m. Comme toujours depuis deja plusieurs jours, la fin de l'ascension se fait avec un tres fort vent de face. Si cela est un peu penible en montee, c'est d'autant plus dur pour le moral en descente, quand apres 4h d'effort on se dit qu'on va enfin pouvoir reposer les jambes.. et bien non, le vent est si fort qu'a moins de pedaler dur, meme en descente on avance pas. Decourageant!
Arrives a Baipa, et comme nous n'avons toujours pas eu de probleme de checkpoint, nous decidons de ne pas ecouter les conseils recoltes a Lhassa et d'aller faire un tour au camp de base du Qomolongma (en tibetain), ou Sagarmatha (en nepali) plus connu sous Mt Everest chez nous. On notera au passage la poesie occidentale, les uns l'appelle "Sainte mere", les autres "deesse mere du ciel" et nous on lui donne le nom du predecesseur du surveillant general des Indes...
Certes, le detour nous rajoute 3 montees a plus de 5000m mais quand on aime etc... Le hic survient quand nous decouvrons que, contrairement a ce que nous croyions, la route n'est en fait qu'une piste. 160km de piste juste pour le plaisir, et avec 3 bon cols, pas facile de se decider..
Finalement nous y allons tout de meme, conscients que les prochains jours de seraient pas de la tarte. Ce n'en fut pas. Mais finalement 30km avant le camp de base le verdict tombe au detour d'un virage: un chekpoint militaire refuse de nous laisser passer. Le jeune militaire chinois (tres sympathique en tout cas) nous dira de faire demi-tour et de ne plus recommencer (a venir au Tibet sans permis).
Comme nous n'avons aucune envie de nous retaper le col a lenvers, nous trouvons un super moyen de locomotion qui nous ramenera sur la route de l'amitie (la route Lhassa-Katmandou): un tracteur.
La journee fut un enfer, passant par un col inconnu de nos cartes, notre chauffeur nous laissera a une dizaine de km de la ville de Tingri, sur la piste et dans la nuit... Une heure plus tard nous etions content d'avoir retrouver notre cher goudron (un un petit hotel!)
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Myriam (dimanche, 22 novembre 2009 22:50)
Genial la camera embarquée!!!
Et justement, je me demandais... comment vous faites votre toilette??? On a bien compris que vous aviez adopté la mode barbe, mais vous pouvez vraiment prendre un bain dans la riviere??
Bisous
Jean-Luc et Agnès (samedi, 28 novembre 2009 19:58)
Un petit film avec la camera embarquée?
Joseph a raison: je n'ai pas vu de photos de truites cuites à la braise...Y en a pas?
Dommage que vous n'ayez pas pu approcher davantage de "Sainte mère". D'un autre côté, C'est déjà pas mal d'avoir rencontré des militaires compatissants...
Pour la toilette je suis sûr que vous utilisez la même bassine d'eau que les petits tibétains (qui eux au moins sont bien peignés;-)
Bises Jluc
Nico (mercredi, 02 décembre 2009 10:52)
Les films vont arriver mais il va falloir etre patient avec la connexion internet de KAthmandou...
Desole pour les truites mais si vous en avez pas vu, c'est que l'eau etait trop froide et du coup il n'y avait pas de poisson! Bon peut etre que nos qualites de pecheur sont aussi a remettre en cause...
Pour la toilette, papa a trouve la reponse et c'est d'ailleurs bien mieux que les rivieres gelees ;)