Les enfans des rues de Kathmandou et Umbrella Foundation
Deja plus de deux mois que nous sommes arrives au Nepal, et maintenant notre depart vers l’Inde se rapproche. Il est grand temps de rattraper le retard pris sur ce site !!
Au commencement il y eu Thamel. C’est un quartier du centre de Kathmandou ou se rassemble la plupart des touristes venu visiter le Nepal. Tres occidentalise, il propose toute la panoplie « necessaire » au trekkeur ou au voyageur quel qu’il soit, de nombreux restaurants, des magasins bourres de materiel de montagne de facture plus ou moins douteuse, des superettes ou on trouve du nutella et du fromage, des libairies bien fournies, des magasins de souvenirs allant des pierres precieuses aux pantalons hippie et des boulangeries pas trop mal. Bref ca peut etre pratique, et quand on arrive de contrees desertiques, ca fait un choc ! La contre partie c’est qu’a Thamel il y a plus de tetes blanches que de nepalais (du moins c’etait le cas en pleine saison touristique, fin novembre) ca sent l’argent et l’attrape pigeon a plein nez.
En revanche, si on fait 200m vers l’ouest, dans Tridevi Marg, on tombe sur les enfants des rues. Ici ils sont une vingtaine, ages de 7 a 15 ans environ, ils dorment la, a meme le trottoir et passe leur journee a sniffer de la colle ou a attendrir un touriste pour une petite piece. Difficile de rester insensible, et pourtant une campagne a ete lancee au Nepal pour demander aux touristes de ne pas donner d’argent a ces enfants. En effet, meme si cela nous permet un moment d’alleger notre conscience d’occidentaux privilegies et de nous sentir si genereux, l’effet preponderant est surtout que cela incite les enfants a rester dans la rue voir a en encourager d’autres. Ce genre de campagne n’est bien sur moralement acceptable que si on s’assure qu’il y a derriere assez de structures pouvant s’occuper des dizaines de milliers d’enfants livres a eux-memes dans le pays. C’est justement le cas du Nepal qui a la chance d’accueillir de nombreuses ONG traitant de ce probleme.
Mais d’ou viennent ces enfants ? Et pourquoi sont-ils si nombreux a se retrouver dans les rues ? La plupart sont des victimes de la guerre civile des annees 90 et debut 2000 : Les enfants ont ete envoyes a Kathmandou pour eviter de se faire enroler par les Maoistes qui sevissaient dans les campagnes. Certains sont orphelins ou ont fuis leur famille dans l’espoir d’une vie meilleure dans la capitale. D’autres ont ete confie a des personnes promettant, en contrepartie d’une certaine somme d’argent, d’emmener les enfants a Kathmandou pour leur offrir de meilleures perspectives (notamment en leur garantissant une bonne education). Malheureusement, aussitot arrive a Kathmandou, les enfants sont livres a eux meme ou abandonnes dans des orphelinats plus ou moins decents ; les moins chanceux sont envoyes en Inde dans des bordels.
Debut decembre nous avons rejoins Umbrella Foundation pour y passer deux mois. C’est une association qui a recueilli 350 enfants ages entre 5 et 20 ans. Ils sont repartis en 8 maisons d’une quarantaine d’enfants chacune. Chaque maison est geree par un couple d’"house parents" qui s’occupe de la gestion au jour le jour de la maison, de 2 « didi » (ce qui signifie grande soeur en Nepalais) qui s’occupent de preparer les repas pour les 50 enfants, et d’un tuteur qui a en charge le suivi de la scolarite des enfants. Au cours de notre sejour a Umbrella nous avons ete chacun affecte a une maison accueillant des garcons ages entre 12 et 18 ans.
Outre les parties quotidiennes de football, nous avons aussi pu faire quelques sorties et randos autour de Kathmandou, de menus travaux pour amenager l’ecole des plus jeunes ou organiser le quizz du mardi soir pour recolter quelques fonds. Mais principalement nous avons surtout passe du temps a discuter avec les jeunes tres curieux sur notre culture et notre pays. Nous esperons que ces echanges furent aussi riches pour eux que pour nous.
Une dizaine de volontaires travaillent, comme nous dans l'association. Ils viennent d'un peu partout (USA, Irlande, France, Allemagne,...) et sont la pour des durees relativement longues, entre 3 et 5 mois en moyenne. Avec un peu de recul, les deux mois que nous avons passes ici sont un minimum : nous avons a peine eu le temps de connaitre les enfants que nous devons deja partir.
On loge tous dans une maison, a l'ecart du brouaha du centre de Kathmandou. Des champs entourent la maison, et a moins de cent metres on peut trouver des singes ou des vaches! D'ailleurs, lorsque par negligence, nous laissons la porte de la maison ouverte, les singes ne se font pas prier pour venir manger quelques provisions dans la cuisine...
Les enfants d'Umbrella vivent dans un monde a part, une sorte de petit cocon ou volontaires et staffs font tout leur possible pour ameliorer le quotidien des enfants. Ils ont acces a un enseignement de qualite, a un suivi medical et a des activites que les autres enfants de leur age ne peuvent pas pretendre... Apres une jeunesse passee dans le cadre d'Umbrella Foundation, on peut se demander comment les enfants seront s'adapter a la vie a l'exterieure, sans l'aide des volontaires ou du staff. Malgre les bons resultats scolaires des enfants, leur avenir apres Umbrella est loin d'etre clair, la faute a une industrie Nepalaise en berne et a un fort taux de chomage.
Le fort decalage entre la vie dans leur village et celle qui leur est fournie peut egalement encourager certaines familles dans les villages a "envoyer" leur enfant a Kathmandou en esperant que celui-ci soit receuilli par Umbrella ou une autre association...
Pour preparer les enfants a l'apres Umbrella, et en particulier a la vie en milieu rural, Umbrella prevoit de s'installer a Gurje, un petit village dans les montagnes, a 2 heures de Kathmandou. Dure transition pour des enfants ayant ete habitues a l'agitation de Kathmandou..
Outre la construction d'une ecole pour pouvoir acceuillir prochainement les enfants de l'association, Umbrella intervient a Gurje avec l'aide de Solhimal (association venant en aide aux refugies Tibetains en Inde et au Nepal) pour la construction d'un dispensaire medical, pour la mise en place d'un programme "Food for education" qui consiste a donner le Dal Bhat du matin aux enfants allant a l'ecole et pour la fourniture de blouson aux enfants du village. En effet, bien que les temperatures sont clementes pendant la journee, le lever du jour et la tombee de la nuit peuvent etre fraiches, surtout dans les montagnes aux alentours de Kathmandou.
Carré Sylvie (dimanche, 21 février 2010 08:55)
Voilà plusieurs mois que je veux écrire qques mots...récits,images et aventures fantastiques!!ça me laisse rêveuse et admirative bien sur....je me rappelle encore de notre rencontre à l'hôtel Barabas au Maroc!!Quelle évolution et quelle force tu as ,vous avez, pendant ce voyage!!Je vous suis en tout cas et je vous souhaite encore d'en prendre plein les yeux ,la tête...encore de l'énergie aussi pour le vélo!!Merci de partager tout ça et merci aussi pour la carte à l'ADF!!Bises
Lotte (mardi, 02 février 2010 18:28)
Merci pour les nouvelles, les photos et le récit en général.
ça a l'air plutôt grand Kathmandou quand même, j'aurais pas cru.
Et la vie au jour le jour pour vous, c'était comment? la nourriture, les moments de détente, les rencontres avec les autres bénévoles, etc... ?
bon courage pour la route et à bientôt
v (vendredi, 29 janvier 2010 21:48)
un très beau récit de voyage, lucide mais enthousiaste, réaliste mais enchanteur. Merci beaucoup. J'espère que mon tour viendra et je prendrai vos conseils avisés. Travaillez bien, profitez bien de Kathmandou.
v
Michel (vendredi, 29 janvier 2010 21:38)
Merci pour ces articles qui nous donnent un autre aperçu de Kathmandou
et c'est super, on va pouvoir reprendre la lecture des aventures...
Il faut dire que vos articles et vos photos nous manquaient ... à d'autres aussi...les collègues de bureau ne comprenaient pas pourquoi il n'y avait pas de nouveau,
Nous vous souhaitons bonne reprise pour le vélo, pour l'Inde ca devrait plutôt descendre,
... faites attention aux cars ils déboulent à toute vitesse...